À coeur ouvert

Danès Manon
À coeur ouvert

J’ai commencé 2024 essoufflée, épuisée. Après les fêtes, les vacances n’ont pas vraiment été reposantes… avec des affaires personnelles à gérer, j’ai dû revoir mes priorités, faire du tri, autant matériel qu’émotionnel.

Je n’étais plus vraiment alignée avec moi-même. Où était passée Manon ? J’ai traversé une période compliquée, entre le passage à la trentaine, la gestion quotidienne de l’entreprise… où il faut toujours faire bonne figure, même quand ce n’est pas tout rose. En janvier, j’ai craqué.

Ces vacances m’ont permis de poser un vrai « stop ». Arrêter ce rythme effréné, cette impression de filer à toute allure sans jamais avoir le temps de souffler. Arrêter Maho ? Impensable: c’est vraiment ma passion, mais il fallait revoir toute l’organisation. J’ai pris du recul, mis sur papier ce qui comptait vraiment pour moi, ce qui ajoutait de la valeur à l’entreprise. Et j’ai trouvé des solutions. J’ai délégué la logistique, le stock, l’envoi des commandes… tout ce qui pesait et prenait du temps. En juin, j’ai même rendu les clés de mon atelier à Lille. C’était le moment de tourner une page.

Le déménagement a été un vrai défi. Entre la logistique et la remise des clés de l’atelier j’ai eu l’impression de gravir des montagnes. Sept ans de matériel et de stocks accumulés… ça m’a fait réaliser qu’il était temps de simplifier, d’aller vers un vrai « less is more ». Beaucoup de brocantes, de destockage, un tri monumental. Aujourd’hui, j’y vois plus clair et je sais ce que je ne veux plus reproduire.

Cette année, j’ai pris conscience d’une chose essentielle : c’est à mon travail de s’adapter à ma vie, pas l’inverse.

J’ai ressenti l’urgence de changer mon rythme, de rééquilibrer mes priorités pour que mon entreprise me laisse l’espace de vivre pleinement, sans sacrifier ni ma créativité ni ma sérénité. Souvent, quand on crée sa propre activité, on finit par s’imposer des contraintes qui n’ont pas lieu d’être, comme si on devait reproduire la rigueur d’une entreprise classique. Mais pourquoi ? Travailler pour moi, c’est justement pour profiter de cette liberté. Avec Maho, je voulais d’abord une aventure à mon image, et ça n’a pas de sens de la vivre en étant oppressée par un quotidien qui m’épuise. Alors j’ai décidé de repenser l’organisation, de m’écouter davantage et de donner la priorité à un rythme de vie qui m’épanouisse. Il ne s’agit pas de fuir le travail, mais de le façonner pour qu’il s’intègre dans ma vie. J’ai appris à prendre soin de moi pour être présente autant dans mon travail que pour ma famille. Cela passe par un quotidien plus équilibré : je me suis mise à la course à pied, inscrite au yoga, je m’intéresse à la nutrition, et je m’accorde de simples moments pour moi, chaque matin, avant le réveil des enfants. Mais aussi dans mes choix de consommation, je privilégie désormais ce qui me correspond vraiment. Ce cheminement m’a permis de retrouver un équilibre et une vie plus en phase avec mes valeurs.

J’avais besoin de partager ça avec vous, car derrière les images et les moments que vous voyez ici, il y a une réalité bien plus complexe. Sur les réseaux on ne voit que la surface, le beau. J’ai créé cette entreprise à 20 ans, portée par l’envie d’entreprendre, de créer quelque chose de significatif. Et même si j’adore ce que je fais, que c’est une passion la charge mentale est réelle, le quotidien n’est pas sans défis. Entre les attentes de visibilité, les algorithmes qui changent, et le regard des autres, il y a des jours où la confiance vacille. Parfois, je me demande si ce que je fais est à la hauteur, et voir les réussites des autres peut aussi donner l’impression de devoir rentrer dans un moule.

Malgré tout ça, je sais pourquoi je fais ce que je fais. Maho, c’est moi, c’est mon histoire, une passion pour la couture depuis toute petite que j’ai hérité de ma grand-mère, un attachement à la fabrication française, l’artisanat, le local, l’humain. Chaque produit est conçu et expédié dans un rayon de 70 km autour de moi. Je m’entoure de personnes de confiance, comme Karine et son équipe avec qui je collabore depuis plus de 7 ans, mais aussi l’atelier de Valérie et Bernard dont j’ai un lien familial. Et cet engagement va plus loin avec un partenariat en logistique auprès d’un atelier de réinsertion de la métropole avec lequel j’ai créé un vrai lien. Je suis fière de contribuer, à mon échelle, à l’artisanat français, de collaborer avec des acteurs locaux et d’offrir un travail à ceux qui souhaitent se réinsérer dans le monde professionnel.

Maho, c’est bien plus qu’une entreprise : c’est mon langage, c’est là que je m’exprime, que je laisse ma créativité prendre vie. Chaque accessoire que je vous propose est une partie de moi, un reflet de ce qui m’anime. En créant, je me libère ; je donne forme à des idées, je me réinvente à travers des pièces que j’imagine dans l’air du temps, mais aussi pensées pour durer. Mon envie est de proposer des accessoires à la fois modernes et intemporels, des objets qui puissent traverser les saisons avec vous. Je prends un plaisir fou à façonner ces pièces, à imaginer chaque détail, chaque couleur, chaque matière pour que vous retrouviez cette authenticité que j’y mets. Partager tout cela avec vous, c’est comme un échange créatif, et j’espère que vous ressentez cette passion que j’y mets à chaque étape.

Après 10 ans, tous ces changements m’ont donné envie de rafraîchir l’image de Maho. Le logo actuel a été fait à la va-vite, presque par hasard. Aujourd’hui, j’ai envie de quelque chose qui me ressemble davantage, mais qui reste fidèle à Maho, à mon histoire. Un logo avec du caractère, à la fois sobre, chic, et ludique. Quelque chose qui reflète mes valeurs.

Maho reste Maho. J’ai hâte de partager ce nouveau chapitre avec vous, de continuer à créer des accessoires intemporels, pour petits et grands, qui portent une vraie histoire.

 

Le cheminement en images:

📹 se recentrer pour mieux avancer

📹 vers une vie équilibrée: bien être, simplicité et authenticité

📹 valeurs, créativité, vers un nouveau chapitre

 

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